Une métropole jeune et cosmopolite
En 2017, la part des enfants immigrés ou enfants d’immigrés d’origine extra-européenne parmi les 0–18 ans atteint 24,7 % dans l’unité urbaine de Toulouse.
Autrement dit, un jeune sur quatre grandissant dans la métropole toulousaine a au moins un parent né hors d’Europe. Ce chiffre, supérieur à la moyenne des grandes villes françaises, souligne la vitalité démographique et la diversité culturelle de la région toulousaine.
Mais il convient de rappeler que ces données, issues de France Stratégie et de l’INSEE, ne recensent que les enfants dont les parents sont nés à l’étranger. Elles n’incluent pas les petits-enfants d’immigrés, c’est-à-dire la troisième génération, déjà bien implantée dans certains quartiers de l’agglomération. Leur nombre exact est inconnu, mais leur poids réel dans la jeunesse toulousaine est sans doute significatif et s’ajoutent donc aux 24,7 % d’enfants d’immigrés à la première génération.
Une croissance portée par la deuxième génération
L’âge moyen des jeunes de 0 à 18 ans en 2017 est d’environ 9 ans, ce qui situe leur année de naissance autour de 2008.
Beaucoup viennent de familles venues du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, mais aussi d’Asie du Sud-Est ou du Moyen-Orient.
Ces enfants sont nés en France, scolarisés dans les écoles de la métropole, et grandissent dans des familles désormais installées récemment.
En revanche, les petits-enfants des immigrés arrivés dans les années 1980 – ne figurent pas dans les statistiques. Ce sont pourtant eux qui composent une part croissante de la jeunesse toulousaine, notamment dans les zones à forte natalité.
Ainsi, la diversité visible de Toulouse n’est plus seulement le fruit de migrations récentes, mais celui d’une transmission générationnelle.
Une répartition spatiale contrastée
La carte met en évidence des écarts nets selon les communes :
- Le cœur de la métropole (Toulouse intra-muros, Colomiers, Tournefeuille, Blagnac, Muret) présente des taux souvent supérieurs à 25 %, et parfois proches de 30 %.
- Les secteurs du sud et du nord-est, plus populaires (Ramonville, Cugnaux, Fenouillet), dépassent fréquemment 20 %.
- En revanche, les communes périurbaines les plus éloignées (Balma, Quint-Fonsegrives, Fonsorbes, Saint-Orens) restent autour de 10 à 15 %.
Cette géographie illustre un phénomène de ségrégation douce : les familles issues de l’immigration se concentrent dans les zones centrales ou anciennes, tandis que les périphéries restent plus homogènes socialement.
Mais contrairement à d’autres métropoles, Toulouse connaît aussi une diffusion progressive de cette population vers la première couronne, portée par la mobilité résidentielle et la recherche de logements familiaux.
Un dynamisme démographique fort
Le poids de la jeunesse extra-européenne reflète aussi la vitalité démographique de la métropole. Toulouse est l’une des grandes villes les plus jeunes de France : près d’un tiers de sa population a moins de 25 ans.
Les naissances issues de familles d’origine extra-européenne y jouent un rôle moteur : leur taux de fécondité est souvent supérieur à la moyenne, contribuant à renouveler la population locale.
Conclusion : une jeunesse française et plurielle
Avec près d’un quart de ses jeunes issus de l’immigration extra-européenne – et probablement bien davantage si l’on ajoutait les petits-enfants d’immigrés –, Toulouse illustre une dynamique de diversité stable et durable.
Cette jeunesse est urbaine, scolarisée et déjà installée dans les structures sociales de la ville.



