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DOLLAR EN RECUL, OR EN ASCENSION : BÂLE 3 POURRAIT REBATTRE LES CARTES MONÉTAIRES DÈS JUILLET 2025

Alors que la part du dollar dans les réserves de change mondiales s’effrite, les banques centrales multiplient les achats d’or physique, poussant certains analystes à évoquer les prémices d’un basculement monétaire mondial. Dans ce contexte, l’entrée en vigueur des normes Bâle 3 aux États-Unis, le 1er juillet 2025, pourrait marquer un tournant décisif, en mettant un coup d’arrêt aux pratiques de spéculation baissière sur l’or et l’argent par les grandes banques américaines.

Le recul structurel du dollar dans les réserves mondiales

Selon les données les plus récentes du Fonds monétaire international (FMI), la part du dollar américain dans les réserves de change mondiales est tombée à 58,4 % au quatrième trimestre 2024, contre 71 % en 1999. Cette baisse est continue depuis la crise de 2008, mais s’est accélérée ces dernières années, en raison de la multiplication des sanctions financières (notamment contre la Russie) et du recours excessif à la planche à billets par la Réserve fédérale américaine. Si l’on intègre l’or dans ces réserves, l’on arrive même à 44 % de dollars, 22 % d’or et 15 d’euros. Un doublement du cours de l’or amènerait le dollar à chuter fortement, car celui-ci cesserait de facto d’être la monnaie de référence, en étant remplacé par l’or.

À l’inverse, les réserves en or connaissent une croissance sans précédent. En 2022, les banques centrales ont acheté 1 082 tonnes d’or, selon le World Gold Council (WGC), un record absolu depuis que ces statistiques sont suivies. En 2023, ce chiffre a été presque égalé avec 1 037 tonnes, et la tendance s’est maintenue au premier semestre 2025 avec des achats déjà estimés à 530 tonnes à fin mai.

La Banque populaire de Chine a été la plus active, achetant plus de 200 tonnes en 2023 et plus de 85 tonnes sur les quatre premiers mois de 2025. La Banque centrale de Turquie, la Banque de Russie (malgré les sanctions), et celles de Singapour, l’Inde ou encore l’Égypte ont également renforcé leurs stocks. La logique est claire : diversification des réserves et dé-dollarisation progressive.

Bâle 3 : le 1er juillet 2025 comme catalyseur potentiel

Dans ce contexte géopolitique tendu et face à la perte de confiance dans les devises fiduciaires, les nouvelles règles de Bâle 3, applicables aux États-Unis à partir du 1er juillet 2025, pourraient amplifier ce basculement. Ces règles, édictées par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, visent à renforcer la solidité des institutions financières en imposant des exigences plus strictes en matière de fonds propres et de gestion des risques.

Concrètement, elles introduisent un traitement différencié de l’or physique par rapport à l’or papier. L’or physique (non alloué) est désormais classé comme actif de niveau 1, équivalent en qualité à la trésorerie ou aux bons du Trésor. En revanche, les contrats papier (dérivés, ETF, positions sur le COMEX, etc.) sont reclassés comme actifs risqués, exigeant des niveaux de capital plus élevés.

Ce changement devrait dissuader les grandes banques américaines – telles que JPMorgan, Citigroup ou Goldman Sachs – de maintenir leurs positions vendeuses massives sur l’or et l’argent, souvent accusées d’exercer une pression artificielle sur les prix via des ventes à découvert répétées et non couvertes physiquement.

Vers une réévaluation des métaux précieux ?

Selon Incrementum AG, une société de gestion basée au Liechtenstein, l’application stricte de Bâle 3 aux marchés américains pourrait « faire émerger un marché de l’or plus honnête, moins manipulé, où le prix reflète davantage l’offre et la demande physique ». Cela expliquerait en partie la hausse récente des prix : l’or a dépassé les 3 400 $ l’once fin juin 2025, un record historique, tandis que l’argent s’échange désormais à plus de 35 $ l’once, en hausse de 35 % depuis janvier.

Si les banques ne peuvent plus spéculer librement à la baisse sans disposer du métal physique, la rareté réelle de l’or et de l’argent sur les marchés pourrait se traduire par une hausse structurelle des cours. Pour les banques centrales ayant accumulé des tonnes d’or à bas prix, cette revalorisation constituerait un gain stratégique majeur – et une protection contre un dollar en perte de vitesse.

Conclusion : une bascule déjà en cours

Le 1er juillet 2025 pourrait ne pas être un simple jalon réglementaire, mais un point d’inflexion monétaire majeur. Entre une dédollarisation accélérée, des achats records d’or par les banques centrales, et la fin de la spéculation non couverte sur les métaux précieux, les fondations d’un nouveau système monétaire international sont en train d’émerger.

Ce basculement ne signifie pas la fin imminente du dollar, mais il marque la montée en puissance d’un système plus multipolaire, dans lequel l’or retrouve une place stratégique centrale, non pas comme relique du passé, mais comme actif de confiance dans un monde en recomposition.

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