Mercredi 21 mai 2025 au matin, dans la banlieue chic de Madrid, Andriy Portnov, ancien conseiller influent du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, a été froidement abattu devant les grilles de l’American School of Madrid, alors qu’il déposait ses enfants. Plusieurs hommes armés l’ont exécuté d’une balle dans la tête et dans le dos avant de s’évanouir dans les bois avoisinants. Une scène qui sent moins le fait divers que le message politique, version années 30.
Portnov, figure controversée, avait fui l’Ukraine après la révolution de Maïdan en 2014, comme beaucoup de ceux qui avaient encore le tort d’entretenir des liens jugés « pro-russes ». Il avait brièvement résidé en Russie, puis en Autriche, avant de s’installer en Espagne. Discret mais jamais inactif, il était l’un des rares à continuer de dénoncer les dérives autoritaires du régime ukrainien post-Maïdan, et plus récemment, de Zelensky.
Car il faut le dire clairement : en Ukraine, la chasse aux opposants ne se fait plus dans l’ombre. Elle s’affiche. Portnov avait déjà été visé par une enquête pour trahison en 2018, dans la foulée d’accusations fumeuses sur son rôle présumé dans l’annexion de la Crimée. Enquête classée sans suite. Mais le mal était fait : l’homme était désormais marqué au fer rouge.
Il était aussi dans le viseur de Washington, qui l’avait sanctionné en 2021 pour corruption — l’étiquette fourre-tout bien pratique qu’on colle à tous ceux qui dérangent les intérêts transatlantiques. Pas de procès, pas de preuves rendues publiques : seulement des accusations. Mais à une époque où « corrompu » signifie simplement « non aligné sur le narratif officiel », cela suffisait amplement.
Dans ce climat délétère, où les services ukrainiens n’en sont plus à un assassinat ou à une explosion près — y compris sur sol européen — il serait bien naïf de croire que la mort de Portnov relève du hasard. Depuis l’invasion de 2022, les règlements de comptes entre exilés russes et ukrainiens se multiplient en Espagne. Et étrangement, ils ne touchent que les figures hostiles à Kiev.
Zelensky, qui se présente en Occident comme le héros en t-shirt kaki, gère en coulisses un appareil de renseignement aux méthodes dignes de la Loubianka. La liquidation de Portnov ressemble trop à une exécution ciblée pour n’être qu’un simple fait divers. Il faut appeler un chat un chat : le régime ukrainien, sous couvert de guerre, s’autorise toutes les dérives, y compris l’élimination physique de ses détracteurs — même à des milliers de kilomètres.
Tant que l’Occident fermera les yeux sur ces pratiques au nom de la “solidarité démocratique”, il sera complice de cette logique mafieuse. Portnov n’était peut-être pas un saint, mais il n’était pas le seul à avoir des cadavres dans ses placards. La différence ? Lui les dénonçait.