La métropole nantaise est depuis plusieurs décennies un territoire d’immigration. En 2017, les données statistiques révèlent que 16,9 % des enfants de 0 à 18 ans dans l’unité urbaine de Nantes sont immigrés ou enfants d’immigrés d’origine extra-européenne. Mais cette donnée mérite d’être lue à la lumière de son contexte démographique : l’âge moyen de cette tranche d’âge étant de 9 ans, cela renvoie, en réalité, à une moyenne de naissances situées autour de l’année 2008. Autrement dit, cette carte décrit davantage la structure des naissances d’il y a près de 10 ans que la situation migratoire actuelle.
Une structure démographique héritée de générations précédentes
L’analyse ne s’arrête pas aux seuls enfants dont l’un ou les deux parents sont nés à l’étranger. Il faut aussi tenir compte d’un phénomène bien documenté mais souvent sous-estimé dans les statistiques : la présence de petits-enfants d’immigrés. Ces enfants, nés entre 2000 et 2017, sont issus de parents eux-mêmes nés en France, souvent autour de 1999 dans le cas des parents les plus jeunes. Ces derniers font partie de la seconde génération de l’immigration maghrébine, subsaharienne ou turque arrivée massivement en France dans les années 1970-1990.
Ces petits-enfants d’immigrés ne sont plus comptabilisés comme « enfants d’immigrés » selon les définitions de l’INSEE, mais ils grandissent dans des environnements familiaux et culturels marqués par l’héritage migratoire, ce qui renforce encore la provenance migratoire de la jeunesse nantaise. Leur part réelle dans la population des moins de 18 ans est donc plus élevée que ne le suggère la carte, qui s’en tient à une définition restreinte.
Une présence concentrée dans le cœur urbain
Sur la carte, les quartiers centraux de Nantes affichent les proportions les plus élevées, allant de 20 % à plus de 25 %. Ces chiffres traduisent la concentration historique de l’immigration extra-européenne dans des quartiers populaires comme Malakoff, Bellevue ou les Dervallières. Autour de ce noyau urbain, des communes comme Saint-Herblain, Rezé ou Orvault présentent des taux compris entre 10 % et 20 %, ce qui reflète une extension progressive de cette diversité vers la couronne périurbaine.
À l’inverse, des communes plus éloignées comme Vertou, Carquefou ou Les Sorinières restent peu concernées, avec des taux inférieurs à 10 %, voire 5 %. Cette répartition territoriale dessine un clivage spatial qui interroge les logiques de logement social, de mobilité résidentielle et de mixité scolaire.
Des enjeux éducatifs et sociaux majeurs
Ces données révèlent une jeunesse d’origine immigré importante. Dans certaines écoles du centre-ville ou de la première couronne, les enfants d’origine extra-européenne — au sens large, incluant la troisième génération — représentent parfois plus de la moitié des effectifs.
Une diversité durable
La carte de 2017 ne décrit pas une situation passagère, mais un tournant structurel. À Nantes, comme dans d’autres métropoles françaises, les jeunes, ayant des racines extra-européennes sont de plus en plus nombreux. Cette évolution à de fortes implications sur la situation de la ville qui connaît un enrichissement croissant dont profite pleinement tous ses habitants !
pour aller plus loin : les quartiers perdus de Nantes :
(2565) LA FRANCE EN FACE par Christophe Bugeau – YouTube :
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