La carte montre la proportion d’enfants immigrés ou enfants d’immigrés d’origine extra-européenne parmi les 0-18 ans dans l’unité urbaine de Perpignan, en 2017. La moyenne de l’agglomération s’élève à 21,7 %, soit un enfant sur cinq. Il s’agit uniquement des enfants dont au moins un parent est né hors d’Europe, ce qui ne comptabilise pas les petits-enfants d’immigrés, nés de parents eux-mêmes déjà nés en France.
Une concentration forte dans le centre de Perpignan
Le cœur de Perpignan apparaît en bleu et violet foncé, signe de taux particulièrement élevés :
- Entre 25 % et 30 %, soit 1 enfant sur 4
- Par endroits, jusqu’à près de 35 % selon les quartiers (limite haute de l’échelle)
Ces secteurs forment un noyau urbain où la présence d’enfants d’origine extra-européenne est nettement supérieure à la moyenne de l’agglomération.
Cela traduit une polarisation démographique caractéristique : les familles issues de l’immigration extra-européenne se concentrent majoritairement dans les zones les plus centrales et populaires.
Des périphéries contrastées
Autour de Perpignan, les communes limitrophes présentent des situations très variées :
- Zones à 10–15 % (rose clair ou saumon) : Cabestany, Canet-en-Roussillon, Saint-Estève
- Zones à 5–10 % (jaune) : Pia, Bompas, Rivesaltes
- Zones grisées : taux trop faibles ou non publiés (secret statistique)
Ces territoires montrent une transition progressive, avec un recul du taux d’enfants extra-européens à mesure que l’on s’éloigne du centre.
Cette configuration signe une organisation socio-spatiale typique des villes moyennes : centre populaire et mixte, périphérie résidentielle plus homogène.
Enfants nés en moyenne en 2008
En 2017, ces enfants ont entre 0 et 18 ans, mais l’âge moyen est d’environ 9 ans. Ils sont donc majoritairement nés vers 2008 — une décennie après les fortes vagues d’immigration des années 1990-2000.
Il ne s’agit donc pas d’une photographie de nouvelles arrivées, mais bien du résultat :
- de l’installation durable de familles immigrées
- de naissances sur le sol français
- de la constitution d’une deuxième génération
Et après 2017 ? Une progression probable
Le taux de 21,7 % en moyenne n’inclut pas : les petits-enfants d’immigrés (3ᵉ génération) et l’évolution démographique depuis.
Or, selon les statistiques nationales :
- La part des naissances d’origine extra-européenne en France a augmenté d’environ 29 % entre 2008 et 2023
Il est donc probable que la part actuelle d’enfants d’origine extra-européenne à Perpignan soit plus élevée aujourd’hui qu’en 2017, même en conservant les mêmes tendances de natalité. Concernant les naissances, l’on arriverait dans ce cas à une proportion d’environ 27 % à 29 % vers 2023 auxquels se rajouteraient les petits-enfants d’immigrés.
Conclusion : une ville déjà jeune et diverse — avec une dynamique durable
Perpignan est marquée par :
- une présence significative d’enfants d’origine extra-européenne
- une forte polarisation autour du centre-ville
- une moyenne supérieure à de nombreuses villes moyennes françaises
- une tendance structurelle, issue de naissances sur place plus que de nouveaux flux
Les chiffres de 2017 donnent donc une image partielle :
la dynamique démographique est déjà bien installée, et probablement renforcée depuis.
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