Il y a encore quelques années, l’image d’un robot blindé, autonome, avançant au cœur d’un champ de bataille pour éliminer des adversaires renvoyait plutôt à un film de science-fiction. Mais aujourd’hui, plusieurs signaux – techniques, militaires, industriels – montrent que les robots terrestres de combat prennent forme, et que le scénario « Terminator » pourrait ne pas tarder à devenir réalité.
Les robots terrestres existent déjà
Des véhicules terrestres sans pilote (UGV – Unmanned Ground Vehicles) sont déjà en service ou en expérimentation. Par exemple, l’Estonien THeMIS est déployé pour des missions de logistique ou de soutien à l’infanterie. Wikipédia+1 Aux États-Unis, le Ripsaw a été développé pour envisager un véhicule de combat sans pilote, armé et blindé. Wikipédia Et récemment, en Ukraine, une flotte de robots terrestres est déjà utilisée pour appuyer les forces au front. Le Monde.fr
Capacité de combat rapprochée
Ce qui transforme le débat, c’est la bascule vers la lutte directe : des robots armés de mitrailleuses, de lance-roquettes, de lance-flammes sont mentionnés comme opérationnels. Par exemple, l’Ukraine a validé un robot lance-flammes, ou des drones terrestres armés d’armes de petit calibre. Business Insider+1 La métaphore « Terminator » gagne en pertinence : un robot autonome ou semi-autonome, armé, capable de manœuvrer sur le terrain, pourrait succéder à l’infanterie dans certaines missions.
Pourquoi « maintenant » ?
Plusieurs facteurs accélèrent le processus :
- Technologie : l’intelligence artificielle embarquée, les capteurs, la robotique mobile deviennent assez matures pour franchir des seuils opérationnels.
- Contexte stratégique : les conflits récents montrent l’importance de limiter l’exposition des soldats, de réduire les pertes et d’augmenter la rapidité d’action. Les robots terrestres répondent à cette logique.
- Budget & recherche : la France elle-même ambitionne d’être dotée de « capacités assez évoluées » de robots terrestres d’ici quelques années. Ingénierie Intéressante+1
Mais l’énorme « mais »
Pour autant, la route est encore semée d’obstacles. Terrain difficile, communication radiale, interférence électronique, autonomie énergétique, systèmes de décisions éthiques : tout cela freine l’arrivée d’un robot « autonome » capable de décider seul de tirer. Comme le soulignait un technicien ukrainien : “nous sommes encore au tout début de leur parcours”. Pravda
L’autre réserve est la question légale et morale : le droit international humanitaire, la responsabilité en cas de bavure robotisée, l’escalade mécanique…
L’impact prochain
Quand ces robots terrestres deviendront fiables, bon marché et nombreux, le champ de bataille pourrait se transformer profondément :
- L’infanterie humaine pourrait devenir support ou référent, de plus en plus remplacée par des machines pour les missions les plus dangereuses.
- Des zones où les soldats humains sont aujourd’hui déployés pourraient être assumées par des robots.
- L’effet psychologique sur l’ennemi sera aussi important : savoir que l’on affronte non seulement un adversaire humain, mais potentiellement une machine autonome, change les dynamiques de peur et de dissuasion.
Conclusion
Le film « Terminator » reste pour l’instant une fiction, mais dans ses traits essentiels – robots terrestres armés, autonomes ou semi-autonomes, évoluant au cœur des combats – le futur semble s’en rapprocher. Plus qu’une question de « si », c’est désormais une question de « quand » et « comment ». Les armées modernes, les industries de défense, les technologies robotiques convergent vers un horizon où les « soldats machines » ne sont plus hors de portée. Et cette perspective exige une réflexion politique, stratégique et éthique majeure.
